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États des lieux de l’utilisation des additifs alimentaires dans les produits transformés

Environnement & qualité - Qualité
26/11/2019
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) a publié un état des lieux de l’utilisation des additifs dans les aliments transformés disponibles sur le marché français, dans le cadre de l’Observatoire de l’alimentation (Oqali) opéré conjointement par l’ANSES et l’INRA.
Les données ont été collectées sur plus de 30 000 produits entre 2008 et 2016. Les analyses montrent que :
78 % des produits alimentaires analysés mentionnent au moins un additif dans leur liste d’ingrédients. En revanche, seuls un petit nombre d’additifs est fréquemment utilisés : sur environ 400 additifs actuellement autorisés, 42 sont retrouvés dans au moins 2 % des aliments et seulement 8 additifs sont identifiés dans au moins 10 % des aliments.
Les additifs les plus utilisés sont :
  • l’acide citrique (E 330), utilisé notamment comme régulateur de l’acidité, qui est mentionné sur 23 % des produits ;
  • les amidons modifiés, utilisés notamment comme épaississants, qui concerne 22 % des produits ;
  • les lécithines (E 322), utilisées notamment comme émulsifiants, présentes dans 17 % des produits.
53 % des produits étudiés contiennent moins de trois additifs différents.
4 % des produits utilisent au moins dix additifs. Il s’agit principalement des viennoiseries et desserts surgelés (16 %), de produits traiteurs frais (15 %) et de glaces et sorbets (12 %).
Par segments de marché, les marques nationales présentent le plus de produits sans additif (27 %), suivies des marques de distributeurs (21 %), puis des produits premiers prix (20 % des produits des marques de distributeurs entrée de gamme et 19 % des produits issus du hard discount).
L’utilisation des additifs dans les produits transformés a eu globalement tendance à diminuer sur la période considérée 2008-2016. Parmi les 20 catégories pour lesquelles des données d’évolution sont disponibles, le nombre d’aliments sans additif est en augmentation, passant de 13,7 % à 18,3 % des produits depuis le début des années 2010.

Cette baisse de l’utilisation d’additifs s’observe dans tous les segments de marché et pour la plupart des catégories de produits, en particulier les produits traiteurs frais (+ 13 points de produits sans additif). De plus, le nombre d’additifs différents au sein d’un même produit est en diminution.

Toutefois, parmi les 46 additifs les plus utilisés, quatre sont en augmentation : + 2 points pour les caroténoïdes employés comme colorants (E 160a), + 1 point pour les carbonates de sodium (E 500) utilisés comme poudre à lever, + 0,4 point pour les pectines (E 440) qui servent notamment de gélifiant, + 0,3 point pour les anthocyanes (E 163) utilisés comme colorants. Par ailleurs, le nombre de produits avec additif augmente significativement pour les compotes (+ 10 points), notamment du fait de l’emploi d’antioxydants tels que l’acide ascorbique.

Le rapport de l’Oqali contribue à la surveillance nationale de l’emploi des additifs. Il est transmis à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) en charge de l’évaluation des risques des additifs alimentaires.
L’ensemble des données est également rendu public afin de contribuer à l’évaluation des risques pour la santé et à l’amélioration continue de la qualité de l’offre alimentaire, en permettant de mieux caractériser les expositions aux additifs.

Ces résultats pourront être ultérieurement enrichis avec les données d’évolution concernant d’autres catégories de produits et étendus au secteur de la confiserie, qui recourt notamment aux colorants.
Enfin, il sera utile de suivre les alternatives utilisées par les industriels pour remplacer les additifs alimentaires, que ce soit par l’utilisation de nouveaux traitements technologiques, la diminution de la durée de conservation du produit, ou la substitution par d’autres substances.

Pour rappel, l’utilisation des additifs alimentaires est encadrée au niveau européen par le règlement CE n° 1333/2008 qui établit la liste des additifs autorisés sur la base d’une évaluation des risques préalable, et définit notamment les conditions d’emploi (voir Le Lamy Dehove, étude 250, Lamydroitalimentaire.fr). Cette réglementation prévoit que les États membres communiquent aux instances européennes les données dont ils disposent sur le recours aux additifs dans l’industrie agroalimentaire.
Source : Actualités du droit